13 réflexions sur “Écrivez quelque chose de faux qui ait l’air vrai

  1. « L’humanité m’agace copieusement, elle me rend irritable avec son égocentrisme, sa soif du paraître avec tous les artifices que cela engendre! Bon courage à elle! Je ne la supporte plus! »

  2. Nous sommes toute une population sur un immense quai de départ -ou d’attente- dans un port. Autour de moi, on parle le français et le néerlandais. Nous avons été raflés. L’inquiétude est palpable, parce que nous savons que bientôt, un groupe d’hommes va sortir d’un baraquement là-bas, surélevé, qui se découpe sur un ciel bleu, parmi toute cette angoisse générale. Et ces hommes vont dire qui va pouvoir vivre et qui disparaîtra.

    Je suis seule. Peut-être assise, peut-être debout. Je regarde autour de moi pour voir s’il y a des personnes que je connais. Non. personne. Je ne sais pas où est ma famille. Réduite ma famille. Alors, les hommes sortent, porte-voix à la main et ils commencent à épeler les noms. Des gens s’écroulent, parce qu’ils ne sont pas appelés. Des femmes éclatent de joie. J’ai de plus en plus peur, dans ce port où tout pourrait parler de mer, de bleu, de – mais je m’égare.

    Ce n’est pas dit, mais je soupçonne que ceux qui ne sont pas appelés – 9 sur 10 peut-être, seront exterminés. Comment? Je ne sais pas…

    Et là, j’ai entendu mon nom. Après M. et Mme X, mes parents (mais où sont-ils? Ma mère est pourtant morte) – l’on épelle mon nom, en me disant: « vous avez le droit de prendre trois livres et d’embarquer. » Trois livres, absurdité. Pourquoi des livres et pourquoi trois?

    J’attends, décontenancée. Et mon fils? Mon fils a trente ans, il parle trois langues, il est jeune, il va fonder une famille, pourquoi ne le nomme-t-on pas? Que vaut ma vie? Soudain, je crie, je me révolte, et je dis non, non, prenez ma vie pour la sienne, qu’est-ce que j’ai encore à faire ? 53 ans ? Ne connaissant ni l’anglais ni le néerlandais, juste le français et même plus le latin? Pourquoi moi et pourquoi pas lui?

    Un cri silencieux sourd dans mes entrailles. Je n’ai pas crié comme ça quand je l’ai mis au monde. J’ai une affreuse envie de pleurer, et je ne peux pas le supporter. C’est l’intensité du cri, au fond de mon ventre, qui soudain, m’a réveillée…

    Il me faudra du temps pour me remettre de ce cauchemar.

    Le pire, c’est que ce cauchemar, combien de millions d’êtres humains l’ont vécu ?

  3. Voyage! Voyage! Où m’entraînes-tu? demandais-je à mon édredon. Il coulait du lit vers le sol, comme un petit ruisseau sanguin qui devenait une rivière. Je vais vers le sud , répondit-il. Je n’eus pas le temps de me lever, ni de sortir entièrement de mon sommeil. L’édredon coulait sur le sol, passait sous l’armoire de la chambre, traversait le mur en placo plâtre, arrivait au grand jour dans la nature brumeuse. Immobile mais craintif j’étais impuissant. Je m’agrippais au tissu, du crépon cousu et travaillé. Mes deux mains trempaient dans une eau rougeâtre. Je sentais l’humidité sous mon corps. Je regardais mes pieds, ceux-ci reposaient sur une nappe rouge, plus fine flottante sur le liquide. Je sentais sous moi une masse souple, mais je ne m’enfonçais pas. Nous voguions l’édredon et moi vers je ne sais où. Je ne savais même pas qu’il y avait une rivière qui partait de ma maison. Nous fûmes entraînés par un léger courant. Il y a une brise qui me permet de sentir les différents parfums de la campagne. C’est magnifique! Soudain je n’ai plus d’appréhensions, tente de me redresser, de me lever. Je veux jouer l’aventurier sûr de lieu. Mais je titube sans appui solide et tombe. Je me réveille, je suis assis sur le trône de la salle de bain. Je n’ai pas d’édredon de couleur rouge, ni d’armoire. Je vis dans un camping car.

  4. Je traverse un mur. Vous traversez mes pensées. Je perds toute intelligence. Vous ne me gagnez pas.
    Tu écris sans penser face un mur d’intelligences se gagnant une place d’être lus par tes mains.
    Le sachant, ils sont maintenant dans la rue de n’avoir cru ce qu’ils disaient de leur propre aveu : vous n’êtes qu’un écrivain vous n’avez aucun besoin dégagez.
    En quête d’une histoire, j’écris sans lendemain un début.
    Je meurs, le mur d’intelligences revient hanter mon corps, chacun se choisit un morceau de choix à saisir pour me mendier une histoire qu’ils n’arrivent pas écrire.

  5. Si les arbres à papillons existent, pourquoi pas les arbres à grenouilles. Ce serait un petit arbuste avec des feuilles bien vertes. Une fois qu’il ait fleuri une fois que les bourgeons deviennent feuilles, il y aurait une suite. Les feuilles se transformeraient en grenouilles. Une fois grandes elles se détacheraient de l arbre. Elles iraient gambader sur la pelouse. L arbre serait sa maison. Quel serait le prénom de l arbre ? La grenouillère bien sur. La nature est la mère de l animal. Les enfants naissent dans des choux. Une cigogne les amène dans son baluchon auprès des parents. Pour les grenouilles pas besoin de tout ca c’est plus simple. Il suffit d arroser l arbre et il fera des grenouilles magnifiques.

  6. Hier soir j’ai mangé des boulons exquis, ils avaient le goût du fer forgé, mon ami Vitruve s’est resservi deux fois, il en est resté corp bé.
    En dessert, tenez vous bien, de l’aluminium au sable fin tout simplement divin. C’est ce nouveau restaurant tout prés de la banque du temps, je vous le recommande vivement.

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